Pour les 3e - Des cellules souches embryonnaires humaines créées par clonage

Je vous propose un article du journal le Monde concernant le clonage.
Pour la première fois, il est possible d'obtenir une cellule souche (donc capable de se transformer en n'importe quelle cellule) à partir d'une cellule quelconque, de peau par exemple.
Alors, sera-t-il possible de cloner un humain à partir de cellules que l'on trouverait sur une poignée de porte, sur un verre ou un cheveu?
Doit-on se réjouir ou craindre une telle avancée scientifique?
Lisez la suite pour le savoir...

 

Le Monde.fr |


Des chercheurs américains ont créé des cellules souches embryonnaires humaines à partir de cellules de peau en recourant à une technique de clonage, une première après plusieurs tentatives infructueuses dans le monde ces dernières années. Ces scientifiques ont démontré pour la première fois avec leurs travaux dévoilés mercredi 15 mai qu'il est possible de créer des cellules souches embryonnaires génétiquement identiques à la personne dont elles sont dérivées.

Les cellules souches embryonnaires sont les seules cellules capables de se différencier en tous type de cellules de l'organisme qui en compte 200 et de se multiplier sans limite, présentant ainsi un énorme potentiel thérapeutique. Elles sont particulièrement prometteuses pour traiter la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, des pathologies cardiaques et des blessures à la moelle épinière.

Cette percée menée par Shoukhrat Mitalipov de l'Université de la santé et des sciences d'Oregon (Oregon Health and Science University, nord-est) intervient après un précédent succès pour convertir des cellules de peau de singe en cellules souches embryonnaires en 2007.

"UN PAS IMPORTANT"

Cette fois, les chercheurs ont eu recours à la technique du clonage consistant à utiliser le noyau des cellules de la peau, qui dans ce cas contenait l'ADN d'un nouveau-né de huit mois, pour le transférer dans des ovules humains provenant de donneurs. Les ovules ont produit des embryons à partir desquels les cellules souches embryonnaires ont été extraites.

"Les cellules souches obtenues par cette technique ont démontré leur capacité à se différencier comme des cellules souches embryonnaires normales en différents types de cellules : nerveuses, hépatiques et cardiaques", explique le Dr Mitalipov dont la recherche paraît dans la version en ligne de la revue américaine Cell. "De plus, comme ces cellules souches reprogrammées peuvent être obtenues à partir de matériau génétique du noyau d'un malade, il n'y a aucun problème de rejet des cellules implantées", souligne-t-il.

Tout en relevant "qu'il reste encore beaucoup de chemin à faire avant de développer des traitements (...) sûrs et efficaces", le Dr Mitalipov estime "que cette avancée représente un pas important dans la création de cellules souches embryonnaires pouvant être utilisées en médecine régénératrice".

CLONAGE THÉRAPEUTIQUE

Un autre avantage de cette approche est qu'elle n'utilise pas d'embryons fertilisés pour obtenir des cellules souches, une technique qui soulève d'importantes questions éthiques puisque l'embryon est détruit.

Depuis la naissance de la brebis Dolly en 1996 au Royaume-Uni, qui fut le premier animal issu du clonage, les chercheurs ont cloné quelque 20 espèces dont des chèvres et des lapins, mais jamais de singes ou de primates dont la biologie de reproduction est plus complexe. Cette dernière avancée n'ouvre pas pour autant la voie à un éventuel clonage humain, insiste Dan Dorsa, directeur de recherche à l'Université de la santé et des sciences d'Oregon.
Bien que cette technique puisse être utilisée pour cloner des cellules souches ("clonage thérapeutique"), la même méthode ne permettrait à priori pas de produire avec succès des clones humains ("clonage reproductif"), selon ces chercheurs.

Plusieurs années de recherche sur des singes utilisant cette technique n'a jamais permis de cloner ces primates et "cela serait aussi probablement le cas avec des humains", supputent-ils. "La fragilité des cellules humaines comme le montre cette dernière recherche est un obstacle important qui empêcherait probablement le développement de clones", précise-t-il.

Mais des détracteurs du clonage se sont vivement élevés mercredi contre cette recherche et son potentiel. Pour la Conférence épiscopale catholique américaine (U.S. Conference of Catholic Bishops), ces travaux "seront utilisés par d'autres scientifiques cherchant à produire des enfants clonés comme copies d'autres personnes", écrit dans ce communiqué le Cardinal de Boston, Sean O'Malley. "Quel que soit l'objectif, le clonage humain traite les humains comme des produits, manufacturés selon les désirs d'autres personnes", ajoute-t-il.

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