" [...] la grimace dérange les équilibres entre nature et culture et [...] est un élément déterminant lorsqu'on choisit de s'interroger sur l'art en tant que pratique sociale et relationnelle."
Martial Guédron, L'art de la grimace - cinq siècles d'excès de visage, 2011.
"[...], la grimace reste proscrite, au même titre que toutes les petites convulsions déplacées de l'animal humain. Or c'est précisément là, une fois encore, que la grimace primaire, élémentaire et nue, s'efface derrière la grimace trompeuse, préméditée et artificielle."
Matial Guédron, L'art de la grimace - cinq siècles d'excès de visage, 2011.
"Démocrite et Héraclite ont été deux philosophes, desquels le premier, trouvant vaine et ridicule l'humaine condition, ne sortait en public qu'avec un visage moqueur et riant ; Héraclite, ayant pitié et compassion de cette même condition nôtre, en portait le visage continuellement attristé, et les yeux chargés de larmes,
alter
Ridebat, quoties a limine moverat unum
Protuleratque pedem ; flebat contrarius alter."
Montaigne (1533-1592), Essais, Livre premier, chapitre L.
"Ainsi, selon qu'elle [la grimace] est affect ou attitude, forcée ou figée, momentanée ou stable, qu'elle relève d'une action, d'un processus ou d'un état, qu'elle trahit l'artificialité, la fausseté et l'hypocrisie ou, au contraire, signale une nature farouche et grossière, est-elle susceptible de revêtir les significations les plus variées et même les plus contradictoires. Car ce qui parle à travers elle, ce sont les structures sociales et les normes culturelles, autant que cette individualité devenue, depuis Locke, la mesure de toute chose."
Martial Guédron, L'art de la grimace - cinq siècles d'excès de visage, 2011.
"Grande obsession de l'art occidental, expression de la liberté de chacun à disposer de ses traits comme il l'entend, la grimace aura permis [...] de renégocier les limites de la représentation. Or chacun sait que ce qui fait, en grande partie, tout l'intérêt des oeuvres d'art, c'est la manière dont elles éprouvent et modifient les codes auxquels elles semblent avoir recours."
Martial Guédron, L'art de la grimace - cinq siècles d'excès de visage, 2011
"Car la grimace, c'est aussi [...] quelque chose qui redonne vie au visage quand il est dénaturé par les techniques de contrôle et les canons fixant les représentations du corps."
Martial Guédron, L'art de la grimace - cinq siècle d'excès de visage, 2011
"Oubliez les idées de perfection et d'absolu, ne croyez pas qu'une chose est belle parce qu'elle est parfaite, selon certaines conventions physiques et métaphysiques. Une chose est belle, parce qu'elle est vivante, parce qu'elle est humaine." Émile Zola (1840-1902), Mon salon - Manet - écrits sur l'art
"L'ancienne alliance est rompue ; l'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part. À lui de choisir entre le Royaume et les ténèbres." Jacques Monod, Le hasard et la nécessité - essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne, 1970.
" [...] mais je tiens beaucoup au terme d'invention parce que la perspective n'est pas une découverte. On découvre l'Amérique parce qu'elle existait au préalable ; la perspective, elle n'existe pas avant qu'on l'invente. Quand on entend dire que les Italiens découvrent la perspective, cela sous-entend qu'elle existait déjà. Non, c'est une invention, et un système de représentation parfaitement arbitraire, qui a été inventé par toute une société sur près d'un siècle et non par un seul individu [...]." Daniel Arasse (1944-2003), Histoires de peintures, 2004.
"1.- La première et la plus importante partie de la philosophie est de mettre les maximes en pratique,
"Si tu t'affliges pour une cause extérieure, ce n'est pas elle qui t'importune, c'est le jugement que tu portes sur elle." Marc-Aurèle (121-180), Pensées pour moi-même
"Le travail de la main ou du pied n'est pas contraire à leur nature, tant que le pied ne fait que la fonction du pied, et la main la fonction de la main." Marc-Aurèle (121-180), Pensées pour moi-même